Monday, May 18, 2009

Résumé d'activités



La vie dans le nord n'est pas chose facile, pour plusieurs raisons, notamment le froid et le vent, toujours présent pour nous rappeler que le printemps n'arrive pas en même temps qu'à Montréal ici. Le coût de la vie est exubérant ici et le rythme de vie est différent. Partout des jeunes sur des 4 roues ou des skidoo qui se promènent dans les rues bouetteuses de la petite ville nordique. Bien des choses demeurent cachées aux yeux de celui qui passe un court moment ici, entre autres, les nombreux problèmes sociaux qui sévissent ici. J'ai rencontré beaucoup de "blancs" travaillant ici pouvant témoigner des trop nombreux abus sexuels, suicides, problèmes de drogue, d'alcoolisme et de violence. J'ai eu de nombreuses discussions pour tenter de comprendre le poids de l'histoire de ce peuple et son influence sur leur situation et leurs problèmes actuels. Ces discussions sur cette réalité remettent beaucoup en perspective les idéaux d'une étudiante en médecine vétérinaire venue ici dans l'idée de promouvoir la santé animale qui est en lien direct avec certains risques pour la santé publique. On m'a dit que depuis longtemps, les chiens font partie de la vie des inuits, au même titre qu'un membre de la famille. Mais si la santé globale des inuits est compromise, à travers les abus et la violence, ainsi en devient la santé de leurs chiens qui vivent à leur proximité. Dans cet optique, les soins au chiens deviennent un peu futile puisque ce sont les problèmes de santé sociale des hommes qui vivent ici qu'il faudra tout d'abord réussir à régler. Malgré ces constatations, je pense quand même que les petites choses que certaines personnes peuvent accomplir ici auront toujours un impact positif et constitue un pas dans une bonne direction. Depuis mon arrivée ici, j'ai été principalement impliquée dans 2 secteurs d'activité, soit la vaccination des chiens et le travail de recherche en laboratoire sur différentes maladies parasitaires zoonotiques présentes ici.


















Journée de vaccination: mercredi le 13 mai 2009

Cette journée, organisée en collaboration avec des gens de la municipalité m'a beaucoup instruite sur la réalité ici par rapport à la santé animale. Tout d'abord, il fut décidé d'une date. La tenue de l'activité allait alors être publicisée à la radio inuit, un moyen de communication très efficace dans la communauté. Un vaccinateur officiel, ayant été sommairement formé par des vétérinaires du MAPAQ lors de leur tournée de vaccination annuelle, m'accompagnait pour accomplir les tâches. Notre organisation était vraiment très de base. On nous a trouvé une petite place dans un des garages municipaux de la ville pour nous installer et attendre les gens qui viendraient avec leur chien. Durant toute la journée, nous avons vacciner un maximun de 12 chiens en tout. J'étais désapointée un peu de constater à quel point il y a aussi un manque d'intérêt à vacciner leur animaux de la part des propriétaires de ces chiens.
Le vaccinateur remplissait bien son rôle, sachant donner le vaccin de la bonne manière, remplir un petit dossier médical et octroyer un médaillon certifiant que l'animal a reçu un vaccin contre la rage. Nous donnions aussi le vaccin de base contre Parvo, Adénovirus, Coronavirus, et Distemper car il y a de cela quelques années, alors que le projet du MAPAQ était uniquement concentré sur la vaccination contre la rage, il y a avait eu, circonstanciellement, une épidémie de distemper suite à une campagne de vaccination. Depuis ce temps, le programme a rajouté dans son intervention des vaccins de base.
Le principal problème est tout d'abord la faible popularité de l'activité. Les gens ont-ils été au courrant? ou simplement, ne voient pas d'utilité à vacciner leurs animaux? Difficile de répondre.
De plus, l'efficacité de la vaccination est loin d'être optimal. Pour la rage, et pour le vaccin de base, les animaux doivent habituellement recevoir des rappels pour que nous soyions assuré du succès de la protection. Ceci est particulièrement vrai chez les jeunes animaux encore protégés par l'immunité maternelle. Or, le concept des rappels semblent ne pas être bien compris par les vaccinateurs et par la majorité des propriétaires qui viennent faire vacciner leurs chiens.
Certaines mesures de contrôle existent bien pour éviter que les chiens deviennent des dangers publics. Une loi municipale oblige les propriétaires à maintenir leurs chiens attachés. Une patrouille passant une fois par semaine récupère les chiens libres dans les rues et les propriétaires doivent payer 40$ pour les récupérer. Ce règlement est bien peu respecté. Et comme aucun animal n'est stérilisé ici, les chiens se reproduisent beaucoup trop vite. Une à deux fois par année, les jeunes chiens sans maître sont recueillis et abattus.

No comments:

Post a Comment