Thursday, May 21, 2009

Activités au centre de recherche Makivik

Le centre de recherche où j'ai travaillé durant les 2 semaines passées ici est un centre sous la tutelle de la société Makivik, une société qui a été fondée pour gérer de l'argent octroyé aux Inuits en échange de terres ancestrales. Le centre de recherche est donc axé sur des travaux s'intéressant à la santé des écosystèmes et de la faune faisant intimement partie du mode de vie Inuit.

J'ai donc assisté Manon Simard, parasitologiste, dans ses travaux sur 3 principaux projets touchant la santé publique soit 3 maladies parasitaires zoonotiques: la trichinellose, la toxoplasmose et les parasites Anisakidaes. Sans entrer dans la biologie spécifique de ces différents parasites, il faut comprendre que les habitudes alimentaires traditionnelles inuites (la consommation de viande crue ou fumée) augmentent le risque pour cette communauté de développer ces maladies zoonotiques. Mon travail ici a consisté à préparer des échantillons pour analyses, à disséquer certains animaux pour recherche de parasites et à identifier certains de ces parasites. J'ai appris plusieurs techniques de laboratoire intéressantes et utiles.
Nous avons disséquer 5 loups et j'ai analysé le contenu stomacal d'une bonne quinzaine de phoques. Le monde des parasites est vraiment extraordinaires et immenses. Cette expérience de travail en labo a vivement piqué mon intérêt d'autant plus que ce travail permet à la fois de promouvoir la santé de la faune sauvage et celle des gens qui vivent de cette ressource inestimables. Voici quelques images.
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Bien que cette journée de vaccination plutôt improvisée n'aie pas eu un succès foudroyant, l'expérience m'a tout de même permis de parler avec certaines personnes concernées, les propriétaires de chien, les vétérinaires impliqués au MAPAQ, les vaccinateurs et les gens du centre de recherche Makivik qui s'impliquent à divers degré dans cette problématique. Ceci m'a permis de tirer quelques conclusions que voici:





- Il serait vraiment judicieux de miser en premier lieu sur l'éducation des jeunes dans les écoles. Premièrement pour éviter les situations où des jeunes enfants peuvent être mordus par des chiens en leur montrant les comportements à adopter vis à vis les chiens inconnus et en leur présentant les principales démonstration comportementales d'agressivité chez les chiens associées ou non à la rage. Deuxièmement, pour les faire adhérer au programme de vaccination de leurs animaux en expliquant de façon simplifiée les bénéfices pour la santé de leurs animaux associés à la vaccination et à la stérilisation des chiens. Créer une présentation adaptée et la présenter dans les écoles pourrait être une initiative future à envisager. Des étudiants de médecine vétérinaire pourrait tout à fait remplir cet objectif.





-Concernant la stérilisation des animaux, je crois que beaucoup de gens ici serait heureux de pouvoir bénéficier d'une clinique annuelle de stérilisation. Ceci dit, à cette heure, il n'y a pas du tout d'infrastructure en place permettant de réaliser cela. Si un stage étudiant était créer pour qu'annuellement, il y ai une campagne de stérilisation ici, il faudrait certainement investir beaucoup d'argent pour pouvoir réaliser le projet. De plus, les gens ici reçoivent jusqu'à maintenant des vaccins gratuitement pour leurs animaux. S'ils devaient payer pour la stérilisation, peut-être beaucoup moins de gens serait prêt à le faire.





- Compte tenu du fait que la stérilisation soir pour l'instant peu envisageable, une alternative intéressante serait d'établir un réseau d'adoption à distance. Une vaccinatrice ici était prête à s'y investir en recueillant des chiens et en utilisant des photos et le système d'adoption du refuge de la faculté de médecine vétérinaire, ceci pourrait fonctionner. D'autant plus que les jeunes chiots husky sont tout à fait adorables...





-Un dernier point concerne les divers intervenants dans cette problématique. En discutant au téléphone avec le vétérinaire du MAPAQ qui effectue les campagnes de vaccination dans le Nord annuellement, je réalise qu'il y a déjà eu beaucoup de démarches et d'efforts d'entrepris. Le groupe international vétérinaire de la faculté de Saint-Hyacinthe et tous les autres organismes impliqués de pres ou de loin dans le projet devrait travailler plus conjointement et utiliser les ressources de chacun afin d'être plus efficace dans les actions entreprises. Ceci dit, il ne faut pas oublier non plus que les principaux concernés ici, outre les chiens eux-mêmes sont les propriétaires de ces animaux et qui sont, majoritaire Inuits. Il faut songer continuellement à prendre en considération leurs propres besoins avant d'entreprendre de gros changements.





Ceci conclue mon expérience relativement à la vaccination des chiens dans le Nord. Mon expérience fut très brève mais m'apporte tout de même une vision plus réaliste des choses ici. J'ai au cours de mon séjour distribué des dépliants expliquant comment les gens peuvent prendre contact avec des vétérinaires de l'Univsersité de Montréal via email ou téléphone pour recevoir des conseils sur la santé de leurs animaux. Pour beauoup de gens, cette initiative du GIV était encore inconnue. Il n'en demeure pas moins que des petites initiatives comme celle ci contribue tout de même à l'objectif global qui est finalement de promouvoir la santé des animaux domestiques du Nord.





Pour ma part, j'ai passé pas mal de temps avec un gros pitou nommé Forest, je le gardais en échange du logement que j'avais. Un chouette compagnon...









Monday, May 18, 2009

Résumé d'activités



La vie dans le nord n'est pas chose facile, pour plusieurs raisons, notamment le froid et le vent, toujours présent pour nous rappeler que le printemps n'arrive pas en même temps qu'à Montréal ici. Le coût de la vie est exubérant ici et le rythme de vie est différent. Partout des jeunes sur des 4 roues ou des skidoo qui se promènent dans les rues bouetteuses de la petite ville nordique. Bien des choses demeurent cachées aux yeux de celui qui passe un court moment ici, entre autres, les nombreux problèmes sociaux qui sévissent ici. J'ai rencontré beaucoup de "blancs" travaillant ici pouvant témoigner des trop nombreux abus sexuels, suicides, problèmes de drogue, d'alcoolisme et de violence. J'ai eu de nombreuses discussions pour tenter de comprendre le poids de l'histoire de ce peuple et son influence sur leur situation et leurs problèmes actuels. Ces discussions sur cette réalité remettent beaucoup en perspective les idéaux d'une étudiante en médecine vétérinaire venue ici dans l'idée de promouvoir la santé animale qui est en lien direct avec certains risques pour la santé publique. On m'a dit que depuis longtemps, les chiens font partie de la vie des inuits, au même titre qu'un membre de la famille. Mais si la santé globale des inuits est compromise, à travers les abus et la violence, ainsi en devient la santé de leurs chiens qui vivent à leur proximité. Dans cet optique, les soins au chiens deviennent un peu futile puisque ce sont les problèmes de santé sociale des hommes qui vivent ici qu'il faudra tout d'abord réussir à régler. Malgré ces constatations, je pense quand même que les petites choses que certaines personnes peuvent accomplir ici auront toujours un impact positif et constitue un pas dans une bonne direction. Depuis mon arrivée ici, j'ai été principalement impliquée dans 2 secteurs d'activité, soit la vaccination des chiens et le travail de recherche en laboratoire sur différentes maladies parasitaires zoonotiques présentes ici.


















Journée de vaccination: mercredi le 13 mai 2009

Cette journée, organisée en collaboration avec des gens de la municipalité m'a beaucoup instruite sur la réalité ici par rapport à la santé animale. Tout d'abord, il fut décidé d'une date. La tenue de l'activité allait alors être publicisée à la radio inuit, un moyen de communication très efficace dans la communauté. Un vaccinateur officiel, ayant été sommairement formé par des vétérinaires du MAPAQ lors de leur tournée de vaccination annuelle, m'accompagnait pour accomplir les tâches. Notre organisation était vraiment très de base. On nous a trouvé une petite place dans un des garages municipaux de la ville pour nous installer et attendre les gens qui viendraient avec leur chien. Durant toute la journée, nous avons vacciner un maximun de 12 chiens en tout. J'étais désapointée un peu de constater à quel point il y a aussi un manque d'intérêt à vacciner leur animaux de la part des propriétaires de ces chiens.
Le vaccinateur remplissait bien son rôle, sachant donner le vaccin de la bonne manière, remplir un petit dossier médical et octroyer un médaillon certifiant que l'animal a reçu un vaccin contre la rage. Nous donnions aussi le vaccin de base contre Parvo, Adénovirus, Coronavirus, et Distemper car il y a de cela quelques années, alors que le projet du MAPAQ était uniquement concentré sur la vaccination contre la rage, il y a avait eu, circonstanciellement, une épidémie de distemper suite à une campagne de vaccination. Depuis ce temps, le programme a rajouté dans son intervention des vaccins de base.
Le principal problème est tout d'abord la faible popularité de l'activité. Les gens ont-ils été au courrant? ou simplement, ne voient pas d'utilité à vacciner leurs animaux? Difficile de répondre.
De plus, l'efficacité de la vaccination est loin d'être optimal. Pour la rage, et pour le vaccin de base, les animaux doivent habituellement recevoir des rappels pour que nous soyions assuré du succès de la protection. Ceci est particulièrement vrai chez les jeunes animaux encore protégés par l'immunité maternelle. Or, le concept des rappels semblent ne pas être bien compris par les vaccinateurs et par la majorité des propriétaires qui viennent faire vacciner leurs chiens.
Certaines mesures de contrôle existent bien pour éviter que les chiens deviennent des dangers publics. Une loi municipale oblige les propriétaires à maintenir leurs chiens attachés. Une patrouille passant une fois par semaine récupère les chiens libres dans les rues et les propriétaires doivent payer 40$ pour les récupérer. Ce règlement est bien peu respecté. Et comme aucun animal n'est stérilisé ici, les chiens se reproduisent beaucoup trop vite. Une à deux fois par année, les jeunes chiens sans maître sont recueillis et abattus.

Monday, May 11, 2009

L'arrivée à Kuujuuaq

Je suis arrivée dans le village de Kuujuuaq le vendredi 8 mai. J'ai été très bien accueillie par les gens du centre de recherche de la société Makivik, le centre où se déroulera la majeure partie de mon stage. Le décor est surprenant ici. Un désert de toundra et de neige dans lequel se dresse un petit village où environ 2 000 personnes, majoritairement d'origine Inuit, y vivent de façon permanente. Ici c'est décidément encore l'hiver.


Il y a effectivement beaucoup de chiens dans le village, mais la plupart semble appartenir à des gens et ne sont pas des chiens errants. Ils sont la plupart du temps attachés près de leur maison. Il est difficile de savoir exactement quels sont les moyens de contrôle de population qu'ils utilisent ici. Certains semblent dire que 2 à 3 fois par année, on ramasse les chiens sans propriétaire, la plupart du temps des jeunes chiots, et ils sont abbatus. J'ai eu jusqu'ici surtout l'occasion de parler à la communauté "blanche"au sujet de mon projet ici. Eux semblent particulièrement concernés par la situation des animaux de compagnie ici. Par contre, quels sont les besoins de la communauté inuit par rapport à ce sujet? Dure de le savoir. Il semble évident qu'il existe ici une distance respectueuse entre les "blancs" et les Inuit et qu'il est difficile de pouvoir s'intégrer à ces derniers. On me dit que cela vient avec le temps. Malheureusement, je ne dispose pas de beaucoup de temps dans le Nord, mais l'expérience m'apprendra certainement encore beaucoup de chose jusqu'à mon retour dans le "Sud" comme on dit ici....

Voici 2 images présentant grosso modo le décor où je vis présentement.

Wednesday, May 6, 2009

Test prédépart

Je quitte demain pour Kuujuuaq! Yé!